Les 24 heures du Mans suivent une règle simple : la voiture qui parcourt la plus grande distance en 24 heures gagne la course. C’est le test d’endurance ultime pour l’homme et la machine. Chaque année, plus de 250 000 spectateurs enthousiastes se rendent aux 24 heures du Mans. Pourquoi tant de fascination ? La réponse avec Frederic Ducourau.
Une bonne préparation est clé
Développées à l’origine pour tester la durabilité des matériaux et présenter des techniques innovantes, les courses de 24 heures comme Le Mans ou le Nürburgring Nordschleife sont désormais des temps forts du calendrier des sports automobiles.
Pour y gagner, il faut plus qu’une voiture puissante et un pilote de haut niveau. Selon la légende de la course automobile, Yannick Dalmas, « Pour arriver au sommet, les pilotes, les mécaniciens et les équipages doivent commencer à travailler en étroite collaboration des mois avant la course. Les situations de course doivent être simulées à l’usine et toute l’équipe doit développer un très bon feeling ».
4 967,991 km en 24 heures
C’est le record établi par la légende de la course, Yannick Dalmas. Cela signifie-t-il qu’il a roulé sans arrêt à pleine vitesse pendant 24 heures ? Non, même le sportif le mieux entraîné ne pourrait pas y arriver. Dans une course de 24 heures, une équipe est toujours composée de plusieurs pilotes. A l’époque, Dalmas et deux de ses coéquipiers, le pilote italien Pierluigi Martini et l’Allemand Joachim Winkelhock, ont parcouru l’incroyable distance de 4 967,991 kilomètres, en comptant les arrêts aux stands, cela représente une vitesse moyenne de 207 km/h. « Nous avions une excellente stratégie, une voiture fiable et trois conducteurs dont la concentration était maximale à tout moment », se souvient M. Dalmas.
Circuit de la Sarthe : 85 % à pleine vitesse
En matière de concentration, le Circuit de la Sarthe pousse les pilotes à leurs limites. « Le Mans est incroyable ! Il faut être humble », dit Dalmas. Le parcours de 13 626 km comprend neuf kilomètres de route publique et 4,5 kilomètres de piste asphaltée sur le circuit Bugatti. Et ce, presque toujours à plein régime ! Sur 85% du parcours, les conducteurs accélèrent à fond. « A chaque tour, on dépasse les 300 km/h quatre ou cinq fois. De jour comme de nuit. Et ce, dans un trafic extrêmement dense qui vous oblige à juger et à trouver constamment la meilleure ligne de course », explique M. Dalmas. Pour vous donner une idée de ce que cela signifie : en 2018, il y avait 60 voitures au total sur le circuit.
Des points clés spectaculaires
La ligne droite de Mulsanne, longue de six kilomètres, est particulièrement importante. Ce tronçon de route presque rectiligne est interrompu par deux chicanes. La vitesse la plus élevée jamais atteinte ici est de 405 km/h. « A une telle vitesse, choisir le bon moment pour freiner est le vrai défi », expliquait Dalmas.
Mais le circuit du Mans n’est pas seulement connu pour ses tronçons à grande vitesse. « Tous les pilotes sont très excités par les courbes des Porsche et les chicanes des Ford », admet Dalmas. A propos de la conduite à grande vitesse dans ces sections techniquement complexes, Dalmas ajoute : « La moindre erreur et vous perdez la voiture. J’aime beaucoup ces endroits ».